Lynda Lemay
"Les Culottes Grises"
Y avait ma jupe-culotte
Que j'ai porté longtemps
On m'appelait l'échalote
Tellement je flottais dedans
Ma petitesse de l'époque
Me donnait des tourments
Et parmi mes vêtements
Y avait l'gilet moulant
Avec des manches trois quarts
Avec des boutons blancs
Et des motifs bizarres
Y avait ma belle tunique
Avec le col pointu
Et ça c'était du chic
Mais
Refrain :
Y avait mes culottes grises
Qui étaient les culottes de ma soeur
Qu'elle avait eues de ma tante Denise
Et qu'elles avaient changé de couleur
Tellement les avait portées Louise
Qui est la plus vieille de Denise
Les culottes grises trop grandes pour moi
Et moi qui ne les aimais pas
Ces éternelles culottes grises
Et leur beau tissu résistant
Qu'on espère juste qu'il se brise
Et qu'on espère vainement
Y avait ma salopette
Que j'aimais comme une folle
Mais qu'y a fallu qu'on jette
A cause d'une tache de colle
A côté d'mes jaquettes
Y avait mes babydolls
Et près des camisoles
Mon habit d'écolière
Carreauté vert et blanc
Mon gros manteau d'hiver
Mon imper de printemps
Ma petite robe à froufrous
Que je mettais pour la messe
Attachée jusqu'au cou
Refrain :
Y avait mes culottes grises
Qui étaient les culottes de ma soeur
Qu'elle avait eues de ma tante Denise
Et qu'elles avaient changé de couleur
Tellement les avait portées Louise
Qui est la plus vieille de Denise
Les culottes grises trop grandes pour moi
Et moi qui ne les aimais pas
Ces éternelles culottes grises
Et leur beau tissu résistant
Qu'on espère juste qu'il se brise
Et qu'on espère vainement
Et que le gris s'agence bien
Avec le rouge et l'bleu marin
Et que des chemises bleues j'en avais plein
Et qu'j'en veux encore à Maman
Qui m'les faisait porter tout le temps
Ces invincibles culottes grises
Qui même aujourd'hui sur photo
Me déguisent et m'immortalisent
Avec des allures de chicot
Ces extensibles culottes grises
Qui n'en finissaient plus de me faire
Et même de m'aller comme un gant
Comme un d'ces gants Isotoner
Et ça m'faisait faire des cauchemars
D'imaginer au petit matin
Ma mère surgir de mon placard
Les culottes grises dans les mains
Et puis j'avais beau m'empiffrer
Pas moyen de prendre un kilo
Alors pour m'en débarasser
Je rêvais d'un meurtre aux ciseaux
Mais Maman elle les surveillait
Maman je l'ai même vue acheter
Chaque automne un nouveau gilet
Exprès pour ces culottes d'amnées
Qui ont fait quatre à sixième année
Et mes cinq ans du secondaire
Je serais peut-être là à les porter
Si je les avais laissés faire
Un jour on les a mises
Dans un boîte en carton
Pleine de vieilles chemises
Et de vieux pantalons
Qu'au sous-sol de l'église
On liquide à l'ouvroir
Ainsi finit l'histoire
Mais y a des choses étranges
Parfois qui se produisent
On dirait qu'ils se vengent
Les vêtements qu'on méprise
De mon entrée au collège
Et jusqu'à ma maîtrise
Y avait mes culottes beiges
Les invincibles culottes beiges
Qui étaient les culottes de Thérèse
Qui les avait cousues elle-même
Et qu'il fallait bien que j'les aime
Parce que ça m'rendait mal à l'aise
De pas mettre ses culottes beiges.
(Merci à BRUYERE pour cettes paroles)